Néonicotinoïdes Statu quo européen sur leur interdiction
L'Union nationale des apiculteurs français (Unaf), la principale organisation professionnelle, a fait part vendredi de « sa grande déception » à l'issue du vote d'un comité d'experts de la Commission européenne, qui n'a pas entériné l'interdiction de plusieurs produits phytosanitaires.
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« C'est une grande déception, car nous avions placé beaucoup d'espoir dans la proposition de la Commission européenne », a indiqué à l'Afp Olivier Belval, président de l'Unaf. Pour Anaïs Fourest de Greenpeace France, « le nouvel échec de ce vote revient à ignorer avec entêtement les avertissements de la communauté scientifique et à céder à la pression des industriels qui défendent un modèle agricole intensif pour leurs seuls intérêts ».
Suite à un avis négatif de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa), la Commission proposait de suspendre pendant deux ans l'utilisation de trois néonicotinoïdes présents dans des produits phytosanitaires pour quatre types de cultures : le maïs, le colza, le tournesol et le coton. Les trois néonicotinoïdes incriminés - chlothianidine, imidaclopride et thiaméthoxam - sont notamment présents dans des produits phytosanitaires produits par les groupes allemand Bayer et suisse Syngenta.
« Nous espérons néanmoins un nouveau vote, car le Commissaire européen Tonio Borg s'est montré très déterminé à obtenir une position claire dans ce dossier », a expliqué Olivier Belval. L'Unaf comme Greenpeace France appellent le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll à « réaffirmer sa position en faveur de l'interdiction et à agir pour convaincre d'autres pays européens ».
Le vote de vendredi n'a pas permis de dégager une majorité qualifiée, mais la Commission a indiqué qu'elle maintenait sa proposition, car celle-ci n'a pas été rejetée. Elle lui a apporté des modifications et elle peut la soumettre une nouvelle fois au comité d'experts, avec l'espoir que les pressions de l'opinion publique incitent les abstentionnistes à adopter une position plus tranchée.
Selon un décompte obtenu par l'Afp, 13 Etats ont voté pour l'interdiction de ces produits, dont la France, l'Italie, l'Espagne et la Pologne, mais 9 ont voté contre (République Tchèque, Slovaquie, Roumanie, Irlande, Grèce, Lituanie, Autriche, Portugal et Hongrie) et 5 se sont abstenus, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni.
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